Cyclone radieux
- jeanlapuyade
- 23 juin 2018
- 1 min de lecture
Dernière mise à jour : 26 juin 2018
Penelope - Lisbeth Gruwez - 16/06 - Friche de la Belle de Mai
Accoudée au balcon face à la mer, Pénélope attend Ulysse. Et puis non, tant pis pour lui. Elle nous retourne alors un regard paisible et pénétrant. Dans sa foulée sereine se dessine un espace aux propriétés hallucinogènes. Sa longue jupe plissée esquisse des lames noires. C’est dans un maelström épique que Lisbeth Gruwez nous emporte, une spirale temporelle jusqu’à la lointaine Ithaque, où Pénélope danse la mythologie homérique dans sa plus pure économie. Dans ce corps tournoyant, de curieuses énergies se croisent, s’alimentent, se répondent, s’opposent ou se secondent, véritable confusion des marées. Sur un rythme toujours plus soutenu, le tourbillon fascine et fait surgir dans l’œil des images fugaces : rocs, vagues, voiles gonflées, les données élémentaires du périple odysséen. Mais pas seulement. Pénélope danse aussi sa fierté de femme-guerrière, qui mue son attente en esquive perpétuelle. La valse paraît solitaire, mais le sourire de la danseuse est l’indice d’une présence imperceptible dans son sillage. Pénélope danse, et avec elle le panthéon féminin de l’Odyssée.

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